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ET LES DIALOGUES sUR LA PEINTURE XXV

inutile l’effort qu’il faisait pour le propager. Sans doute aussi ne pouvait-il faire autrement que de sentir quelle disproportion il y avait entre la grandeur de ses aspirations artistiques et le peu de moyens dont il disposait pour· les réaliser. Cultivant un genre d’art que lui-même jugeait inférieur, il n’est pas allé, comme peintre, plus loin que le dessin et l'enluminure ; comme architecte, on ne lui confia aucune œuvre, quoique ce fût la sa principale vocation. Censeur sévère de l’éclectisme et du goût corrompu qu’il voyait autour de lui, sa pure orthodoxie vitruvienne le réduisit au rôle de théoricien. Et, même’en cela, la fortune lui fut contraire, puisque aucune de ses œuvres ne put être imprimée de son vivant[1]. »

Il faut ajouter que les œuvres en question seraient probablement oubliées, en dehors du Portugal et de l’Espagne, si les Dialogues sur la peinture ne faisaient revivre la grande figure de Michel-Ange, et ne complétaient sur plusieurs points les renseignements biographiques publiés par Condivi et par Vasari. C’est sous la protection du Buonarroti que Francisco de Hollanda est parvenu à la postérité.

  1. Discursos leidos ante la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando en la recepción de D. Marcelino Menéndez y Pelayo, Madrid, 1901.