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DIALOGUE PREMIER 9

d’Auguste, le Colisée, les thermes d’Antonin et de Dioclétien, les arcs de Titus et de Sévère, le Capitole, le théâtre de Marcellus, et vers tous les autres monuments remarquables de cette ville, dont je ne me rappelle plus les noms. Parfois aussi, on ne pouvait m’arracher des magnifiques Chambres du pape, où j’allais seulement parce qu’elles sont peintes de la noble main de Raphaël d’Urbin. Et je préférais de beaucoup les antiques hommes de pierre sculptés sur les arcs et les colonnes des vieux édifices à ceux, plus changeants, qui nous importunent de toute part. Et j’apprenais davantage d’eux et de leur muette gravité.

Or, entre temps que je passais ainsi à Rome, je dus certain dimanche, comme j’avais accoutumé ce jour-là, aller faire visite a messer Lattanzio Tolomei. C’était lui qui, avec l’aide de messer Blosio, secrétaire du pape, m’avait procuré l’amitié de Michel-Ange. Et ledit messer Lattanzio était un personnage très considérable, tant par la noblesse de son esprit