Page:Francisco de Holanda - Quatre dialogues sur la peinture - 1548-1911.djvu/75

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DIALOGUE PREMIER 31

de peindre ce que vous voudrez, et qu'il le fasse. Vous trouverez, si vous êtes bon juge, que l'esquisse de cet apprenti contient, pour ce qui est de l'art, plus de substance que l'œuvre de ce maître ; et ce qu'il aura cherché à faire l'emportera sur tout ce que l'autre aura fait. Demandez, en revanche, à un grand maître qui ne soit pas italien, fût-ce même à Albert Dürer, homme délicat en sa manière, soit Francisco de Hollanda, contrefaire ou imiter une œuvre de peinture qui paraisse italienne ; et, si elle ne peut être des meilleures, qu'elle soit médiocre, ou même mauvaise. On reconnaîtra sur-le-champ, je vous le certifie, que ladite œuvre n'a été faite ni en Italie, ni par la main d'un Italien.

« Aussi affirmé-je que nulle nation, nul peuple (un ou deux Espagnols exceptés25), ne peut imiter ni s'approprier la manière de peindre de l'Italie (qui est celle de la Grèce antique) avec assez de perfection pour n'être pas aussitôt et facilement reconnu comme