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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome II.djvu/25

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non plus douter, bien que la chose paraisse étrange au premier aspect, que collazo ou coillazo, mot qui se rencontre fréquemment dans les Fueros de Navarre et ailleurs, avec un sens identique à celui de collibertus[1], et que couillaut, nom


    Qui de corrous et d’ataïne
    Sembloit bien estre moverresse
    El correceuse et teneerresse.
    Et plaine de grant cuvertage
    Estoit par semblant cele ymage.

    Le Roman de la Rose, éd. de Méon, tom. Ier, pag. 8, vers 439.

    Outre cuivertise et cuvertage, la langue des trouvères avait aussi le mot cuivre, dont le sens était presque le même et que l’on s’étonne de ne pas trouver dans les glossaires :

    Si compaignon sont bien apris,
    Assis sont, ne lor firent cuivre.

    Le Lai de l’Ombre, v. 325. (Lais inédits des XIIe et XIIIe siècles, etc., pag. 54.)

    Plus ne me mete en lor bargaigne,
    Car trop en ont soffert de cuivre.

    Che sont li Congié Jehan Bodel d’Aras, v. 356. (Fabl. et Contes, édit. de Méon, tom. Ier, pag. 147.)

    Quant il aura laissié bon gaige,
    Si le metez là fors au large ;
    Ainsi n’en aurons jamés cuivre,
    Ainz en serons trestuit delivre.

    De Cortois d’Arras, v. 315. (Ibid., pag. 366.)

    J. celier fist faire soutil
    Sous terre, ù nus n’aloit fors il ;
    La dame cuidoit k’il l’éust
    Fait faire por chou k’il péust
    Là prier Diu sans nule cuivre
    De gent, por plus loiaument vivre
    Par le commandement devin.

    Roman de Mahomet, etc. À Paris, chez Silvestre, 1831, in-8 ; pag. 51, v. 1222.

  1. « Si al rey, ó á los monasterios se hi perdiere pecha de coillazo, ninguno por vida, ó por muert, aqueill heredamiento, non deve emparar por si, mas deven dar al mas cercano parient, si parient non hobiere, al mas cercano de linage que lis dén las peitas, é todos sus dreitos, é si ninguno de estos parientes non quisieren la heredat, fagan coillazos de sus coillazos. » Fueros del Reyno de Navarra, lib. iii, tit. v, cap. xii, p. 71.

    « Quando algun coillazo parte las heredades con sus creaturas, ó con otros parientes, deve dar al seinor la pecha, é los varones pecha entegra, é las mugeres, que no an maridos, la metad de la pecha. » Id., lib. iii, tit. vi. cap. xv, p. 72.

    « Si infanzona sobiere con villano é faere casada, ó blasmada que sea, ó