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de B. Franklin.

dîmes toute invention, en convenant que nous prendrions pour tâche une version du dix-huitième pseaume, dans lequel est décrite la descente de la divinité.

Le terme de notre rendez-vous approchoit, lorsque Ralph vint me voir, et me dit que sa pièce étoit prête. Je lui avouai que j’avois été paresseux, et que me sentant fort peu de goût pour ce travail, je n’avois rien fait. Il me montra sa pièce et me demanda ce que j’en pensois. J’en fis un très-grand éloge, parce qu’elle me parut réellement le mériter. Alors il me dit : — « Osborne n’avouera qu’aucun de mes ouvrages soit de quelque prix. L’envie seule lui dicte mille critiques. Il n’est point jaloux de vous. Ainsi, je vous prie de prendre ces vers, et de les présenter comme si vous les aviez faits. Je déclarerai que je n’ai eu le temps de rien composer. Nous verrons alors ce qu’il dira de cette pièce ». — Je consentis à ce que désiroit Ralph, et je me mis aussitôt à copier ses vers, afin d’éviter tout soupçon.