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de B. Franklin.

qui buvoient du porter[1]. Le garçon du marchand de bière avoit assez d’occupation toute la journée à servir cette seule maison. Mon camarade de presse buvoit tous les matins, avant le déjeuner, une pinte de bière, une pinte en déjeûnant avec du pain et du fromage, une entre le déjeuner et le dîner, une à dîner, une vers les six heures du soir, et encore une lorsqu’il avoit fini son ouvrage. Cette habitude me sembloit très-mauvaise : mais mon camarade disoit que sans cette quantité de bière, il n’auroit pas assez de force pour travailler.

J’essayai de le convaincre que la force corporelle, que donnoit la bière, ne pouvoit être qu’en proportion de la quantité solide de l’orge, dissoute dans l’eau, dont la bière étoit composée. Je lui dis qu’il y avoit plus de farine dans un pain d’un sol, et que conséquemment s’il mangeoit ce pain et buvoit une pinte d’eau, il en retireroit plus de force que d’une pinte de bière.

  1. De la bière forte.