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Vie

verneur de Pensylvanie, et étoit employé par le major Gordon. Je le trouvai dans la rue, où il se promenoit en simple particulier. Il fut un peu honteux de me voir, et passa sans me rien dire.

J’aurois été moi-même aussi honteux en voyant miss Read, si sa famille, désespérant avec raison de mon retour, d’après la lecture de ma lettre, ne lui eût conseillé de renoncer à moi et d’épouser un potier nommé Rogers, à quoi elle consentit. Mais ce Rogers ne la rendit point heureuse, et bientôt elle se sépara de lui, renonçant même à porter son nom, parce qu’on prétendoit qu’il avoit une autre femme. Son habileté dans sa profession avoit séduit les parens de miss Read : mais il étoit aussi mauvais sujet qu’excellent ouvrier. Il contracta beaucoup de dettes, et en 1727 ou 1728, il s’enfuit aux Antilles, où il mourut.

Pendant mon absence, Keimer avoit pris une maison plus considérable, où il tenoit un magasin bien fourni de papier et de divers autres articles. Il s’étoit