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de B. Franklin.

terie, sollicitoient ma pratique ; d’autres m’offroient de me fournir des livres ; et mon petit commerce prospéroit.

Pendant ce temps-là, le crédit et les affaires de Keimer diminuoient chaque jour. Il fut enfin forcé de vendre tout ce qu’il avoit pour satisfaire ses créanciers ; et il passa à la Barbade, où il vécut quelque temps dans la misère.

David Harry, qui avoit été apprenti chez Keimer, pendant que j’y travaillois, et que j’avois instruit, acheta le fonds de l’imprimerie et succéda à son maître. Je craignis d’abord, d’avoir en lui un puissant concurrent, car il tenoit à une famille opulente et respectée. En conséquence, je lui proposai une association, qu’heureusement pour moi il rejeta avec dédain. Il étoit extrêmement vain, se croyoit un homme très-élégant, fesoit de la dépense, aimoit les plaisirs et se tenoit rarement chez lui. Bientôt, ne trouvant plus rien à faire dans le pays, il prit, comme Keimer, le chemin de la Barbade, où il emporta ses matériaux d’impri-