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de B. Franklin.

d’amitié avec les parens de miss Read. Ils avoient conservé de l’affection pour moi, depuis le temps que j’avois logé dans leur maison. J’étois souvent invité à aller les voir. Ils me consultaient sur leurs affaires, et je leur rendois quelques services. Je me sentois touché de la triste situation de leur fille, qui étoit presque toujours mélancolique et ne cherchoit que la solitude. Je regardois mon inconstance et mon oubli, pendant mon séjour à Londres, comme la principale cause de son malheur, quoique sa mère eût la bonne foi de s’en attribuer uniquement la faute, parce qu’après avoir empêché notre mariage avant mon départ, elle l’avoit engagée à en épouser un autre en mon absence.

Notre tendresse mutuelle se ralluma. Mais il y avoit de grands obstacles à notre union. Quoique le mariage de miss Read passât pour n’être point valide, son mari ayant, disoit-on, une première femme vivante en Angleterre, il étoit difficile d’en obtenir la preuve à une si grande dis-