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Politiques, etc.


P É T I T I O N
DE LA MAIN GAUCHE,
À CEUX QUI SONT CHARGÉS D’ÉLEVER
DES ENFANS.

J’e m’adresse à tous les amis de la jeunesse, et je les conjure de jeter un regard de compassion sur ma malheureuse destinée, afin qu’ils daignent écarter les préjugés dont je suis victime.

Nous sommes deux sœurs jumelles ; et les deux yeux d’un homme ne se ressemblent pas plus, ni ne sont pas plus faits pour s’accorder l’un avec l’autre, que ma sœur et moi : cependant la partialité de nos parens met entre nous la distinction la plus injurieuse.

Dès mon enfance on m’a appris à considérer ma sœur comme un être d’un rang au-dessus du mien. On m’a laissé grandir sans me donner la moindre ins-