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Vie

remis en route, et le soir j’arrivai à huit ou dix milles de Burlington, dans une auberge dont le maître se nommoit le docteur Brown.

Tandis que je prenois quelques rafraîchissemens, cet homme entra en conversation avec moi, et s’appercevant que j’avois un peu de lecture, il me témoigna beaucoup d’intérêt et d’amitié. Nos liaisons ont duré tout le reste de sa vie. Je crois qu’il avoit été ce qu’on appelle un docteur ambulant ; car il n’y avoit point de ville en Angleterre, même dans toute l’Europe, qu’il ne connût d’une manière particulière. Il ne manquoit ni d’esprit, ni de littérature ; mais c’étoit un vrai mécréant. Quelques années après que je l’eus connu, il entreprit malignement de travestir la Bible en vers burlesques, comme Cotton a travesti Virgile. Par ce moyen, il présentoit plusieurs faits sous un point de vue très-ridicule ; ce qui auroit pu donner de l’ombrage aux esprits faibles, si l’ouvrage eût été publié ; mais il ne le fut point.