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Chapitre XXVII
LE TRANSFERT


Comme nous approchons de la fin de nos entretiens, vous sentez, j’en suis certain, s’éveiller en vous une attente qui ne doit pas devenir pour vous une source de déceptions. Vous vous dites que si je vous ai guidés à travers les grands et petits détails de la matière psychanalytique, ce n’était certainement pas pour prendre congé de vous sans vous dire, un mot de la thérapeutique sur laquelle repose cependant la possibilité de pratiquer la psychanalyse. Il est en effet impossible que j’élude ce sujet, car ce serait vous laisser dans l’ignorance d’un nouveau fait sans lequel votre compréhension des maladies que nous avons examinées resterait tout à fait incomplète.

Vous n’attendez pas de moi, je le sais, une initiation à la technique, à la manière de pratiquer l’analyse dans un but thérapeutique. Vous voulez seulement savoir d’une façon générale quel est le mode d’action de la psychothérapie analytique et quels sont à peu près ses effets. Vous avez un droit incontestable de le savoir, et pourtant je ne vous en dirai rien, préférant vous laisser trouver ce mode d’action et ces effets par vos propres moyens.

Songez donc ! Vous connaissez maintenant toutes les conditions essentielles de la maladie, tous les facteurs dont l’action intervient chez la personne malade. Il semblerait qu’il ne reste plus place pour une action thérapeutique. Voici d’abord la prédisposition héréditaire : nous n’en parlons pas souvent, car d’autres y insistent d’une façon très énergique, et nous n’avons rien de nouveau à ajouter à ce qu’ils disent. Ne croyez cependant pas que j’en méconnaisse l’importance ; c’est précisément en tant que thérapeutes que nous sommes