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VIII

SUITE


 
Là-bas, là-bas, ce sont les forêts ; tout là-bas,
Les montagnes ; et puis, plus haut, les clairs nuages,
Vagues d’un océan qui n’a point de rivages,
Gardiens d’une demeure où l’homme n’entre pas.

Il est au fond du ciel un palais plein d’appas
Où nous irons, après les temps des esclavages,
Mêler nos deux esprits ainsi que deux visages,
Quand sonnera pour nous l’heure du grand trépas.

Oh ! nous ne serons pas longs à nous reconnaître !
C’est dans cette patrie où nous avons dû naître
Que nous nous aimerons vraiment, ô ma beauté ;

Et c’est là que nos deux âmes, comme deux lèvres,
S’uniront dans l’amour sans fin des nuits sans fièvres
Et s’entre-baiseront pendant l’éternité..