Page:Froger - À genoux, 1878.djvu/266

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Le soleil se coucher sur des astres moins tristes,
Les vierges aux beaux yeux violets, améthystes
Vivantes, m’ayant vu longtemps les regarder,
Pâles et de cet air divin qui veut céder,
M’eussent fait sous leurs beaux cheveux soporifiques
Dormir des sommeils blancs dans les nuits pacifiques.
Je serais resté là, bercé par leurs amours,
Rêvant toute la nuit à la blancheur des jours,
Tranquille, dans l’éclat des splendeurs aperçues,
Dormant, jusqu’au matin, où je les aurais vues
S’éveiller lentement dans mes bras, soulever
Leurs immenses corps blancs, et, lasses de rêver,
Disparaître, traînant avec un bruit sonore
Leurs lumineuses chevelures dans l’aurore !

Le jour, las de ces longs sommeils lascifs qui font
Le cœur faible, j’aurais vu fuir sous le profond
Ombrage des forêts de pins et de platanes
Les ondulations lentes des caravanes
Qui marchent au milieu du désert, emportant
L’immuable reflet du soleil éclatant,
Vers le sud merveilleux et la lointaine grève
Où le prophète mort fait son éternel rêve.

Puis un soir, las de tout ce qui s’échappe, empli
De l’immortel espoir qui succède à l’oubli,