Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
Méliador

Dont tenu vous ay le pourpos.
Li rondelès fu moult plaisans,
2405 Et gracieus en fu li cans,
Que li chevaliers canta lors.
En veci les propres recors.


Rondel.

De nullui joie ou monde n’ay f. 19 a
Que de vous, dame, seulement,
2410 N’avoir ne voel, par mon serment.

Comment qu’il voist, vostres serai
Tout mon vivant entierement.
De nullui joie ou monde n’ay.

Ne jamais je ne vous lairai.
2415 Car tout mon eür vraiement
Me vient de vous certainnement.
De nullui joie, etc.



Ensi se rejoïst Camelz
Qui dist moult bien qu’il sera telz
2420 Que des aultres passera route.
En soi dist : « Il n’est mies doubte
« Puis que j’ay belle amie a dame,
« Enventurer et corps et ame
« Vodrai voir pour l’amour de li.
2425 « Je serai encor, je le di,
« Rois d’Escoce : il n’est mies fort,
« Mais qui m’en poroit faire tort ?
« Tant voel faire par mes .ii. bras,
« Que je n’ai ne pesans ne cras,