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Méliador

Par dames et par damoiselles.
Gracieuses sont ces nouvelles
Au roy, quant Melyador voit
Qui d’eage encores n’avoit
2680 Que dis et vuit ans ou entours, f. 21 a[1]
Et tant a fait les .xv. jours
Que l’onneur en a et le pris.
Une fois l’a par le main pris
Li rois qui estoit en reviel,
2685 Et li dist : « Il me va moult biel,
« Melyador, quant tels vous estes,
« Que le pris avés de nos festes.
« Ce vous sera avancemens
« Et uns tres grans commencemens.
2690 « Diex vous otroist, par sa poissance,
« Toute bonne perseverance. »
Respont cilz qui tout bas s’encline :
« Vous me donnés si bonne estrine,
« Mon chier signeur, si m’aït Diex,
2695 « Que j’en vaurrai a tous jours miex. »



En grant bien se continua
La feste qui pas n’anuia
A tous ceulz qui la sejournoient,
Car pour fester venu estoient.
2700 Or avint au quinsime jour
Que li signeur qui leur sejour
Avoient pris dalés le roy
Se veurent partie par arroy,
Ossi dames et damoiselles,
2705 Et avoient varlet mis selles
Que pour partir au matinet.
Mais la roÿne, de grant het,

  1. 2680 Que dis et vuit, B Que .xviii.