Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
Méliador

« Et sachiés, quant la vins adont
6425 « En Escoce, elle estoit malade.
« Grant gré vous scet de la balade
« Et de la lettre moult courtoise
« Qu’ escrit li avés, et li poise
« Qu’en point n’est que sur ce rescrire ;
6430 « Mais raison par droit doit souffire :
« Bien me creés de la response.
« Ma cousine, qui pour semonse
« Se tient de vous a chiere lie,
« De par moi vous mande et vous prie
6435 « Que vous tenés sans variier
« L’ordenance faite avant hier
« De garder la vostre frontiere ;
« Car mieus poés, sus la maniere
« Que commenchiet avés et pris,
6440 « Acquerre honneur, proece et pris
« Que de vous moustrer aultre part.
« Vous attenderés, tempre et tart,
« Les chevaliers par chi passans.
« Vous serés telz dedens .v. ans
6445 « A che que commenchiet avés,
« Que toutes routes passerés
« De proece et chevalerie. f. 47 d
« Elle se tient a emploiie
« A vous, tres grandement et bien,
6450 « Et vous aime sans nul moiien ;
« De ce tout assegur soiiés.
« Et lors qu’elle pora sur piés
« Aler, car au lit le laiai,
« Elle me mandera, bien sçai ;
6455 « Mais elle voet, ne sçai pourquoi,
« C’a la Garde voise au tournoi.
« Vous avés oÿ sa parolle ;
« Siques, Camel, je vous escole,
« Vous le tenrés pour vo proufit. »