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Méliador

Tristrans, Priamus et Porro ; f. 67 c
Et li rois Mennon, on me tonde
S’il n’en fu mués en aronde.
Si en morut Deucalyon [1]
9130 Et Acilles, qui de renom
Passoit tous aultres chevaliers.
On en trouveroit .iii. milliers
Qui en sont mort ; il n’est pas doute.
Tele est Amours qu’elle ne doubte
9135 Cop d’espée ne cop de lance.
Florée, qui voit l’ordenance
De ce Camel gisant a terre,
Cognoist bien que faite est sa guerre
Et que li dis Camels est mors.
9140 La s’en vient pour veoir le corps
Et ossi font toutes ses gens.
Melyador qui fu moult gens
Est descendus de son cheval ;
Encores li couloit aval
9145 Li sans jusques a l’esporon.
Lansonnès l’a mis a raison
Et dist : « Sire, chi ne targiés.
« Venés ent ; vous estes blechiés.
« Regarder me fault vostre plaie,
9150 « Car cilz sans durement m’esmaie
« Que j’en voi contreval descendre. »
Bien le peut ses mestres entendre.
Ce fu ce qu’il li respondi :
« Je n’ai garde, je le te di. »


9155
A ces mos, viennent la errant
Damoiselles, gens et servant
Qui s’en entrent dedens la prée,

  1. 9129 Deucalyon, B Heucalyon.