Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xl
Introduction

celui d’Écosse arrivent ensuite, avec toute la chevalerie des deux royaumes, au lieu préparé pour le tournoi où doit être proclamé le plus méritant chevalier de la quête. Sur la Tweed et à la limite des deux pays, on avait construit pour Artus un grand et magnifique manoir nommé d’abord Monchus et qui, abandonné par la suite, fut alors appelé le Vieux-Manoir ; relevé plus tard par un roi d’Angleterre, fils du roi Henri et de la reine Aliénor, qui y avait vu le jour, il reçut de ce prince le nom de Roxburgh qu’il porte encore aujourd’hui. Le roi d’Écosse s’établit sur la même rivière et à cinq lieues plus haut. La maison qu’il habitait avec sa fille subsiste encore : on l’appelait alors la Blanche-Lande, mais c’est aujourd’hui l’abbaye de Melrose qu’occupent des moines noirs. Au nombre des hôtes d’Artus et de Genièvre figurent le duc et la duchesse de Cornouailles, leur nièce Lucienne, et les trois damoiselles de la Garde, de Montrose et de Carmelin. Hermondine, de son côté est accompagnée de plus de cent vingt dames ou damoiselles, parmi lesquelles Florée, son amie préférée (v. 29103).

Artus envoie quérir le roi et la princesse d’Écosse qui se rendent à Monchus avec leur suite. Hermondine reçoit, au sujet de la quête ordonnée en son honneur, les félicitations de la reine Genièvre et, pour inaugurer les fêtes, celle-ci donne un souper suivi de caroles et de chants. La plus grande partie de la journée suivante est consacrée au tournoi où figurent 1,566 chevaliers. En brillant au premier rang des combattants, Méliador et Agamanor justifient les espérances qu’Hermondine et Phénonée ont mises, chacune de leur côté, en l’un d’eux ; mais le chevalier au Soleil d’Or l’emporte incontestablement sur le Chevalier Rouge et, dans un engagement prolongé entre ces deux guerriers, Agamanor aurait été désarçonné par son adversaire si leur combat n’avait été interrompu par l’irruption d’un grand nombre d’autres chevaliers. L’heure de la retraite ayant enfin sonné, tous ceux auxquels la journée n’a point été funeste rentrent en leur logis (v. 29593).