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Introduction

mourut le 8 décembre 1383, à l’âge de quarante-six ans, sans autre postérité que deux bâtards, dont la duchesse, sa veuve, s’occupait encore en 1386[1].

À l’exemple de beaucoup de seigneurs de son temps, Wenceslas aimait les poètes et il ne dédaignait pas de commettre de temps à autre quelques pièces de vers. C’est ainsi qu’on a de lui 11 ballades, 16 virelais et 52 rondeaux que Froissart prit la peine d’introduire dans le roman de Meliador[2], les dérobant ainsi à l’oubli. À vrai dire, ces pièces ne donnent point une haute idée du talent de leur auteur et les vers du duc de Luxembourg et de Brabant ne gagneraient pas à être rapprochées de ceux dont la réunion forme le Livre des cent ballades et qui ont été composées par des chevaliers de l’entourage d’un petit-neveu de Wenceslas, le duc Louis d’Orléans.

Wenceslas a rendu de plus signalés services aux lettres françaises de son époque par les encouragements qu’il prodigua si noblement à Froissart durant plus de seize années. C’est en 1366, peu de temps après son premier voyage que le clerc de la reine Philippe de Hainaut, alors âgé de vingt-neuf ans,

  1. Voir au sujet de Wenceslas, la Table chronologique des chartes et diplômes relatifs à l’histoire de l’ancien pays de Luxembourg, pour le règne de ce prince, de M. Wurth-Paquet, qui forme la plus grande partie (pages 1–202) de tome XXIV des Publications de la section historique de l’Institut grand-ducal ; on y trouvera (pages 1 à 6) une courte notice biographique sur le protecteur et l’ami de Froissart.
  2. On trouvera, dans notre tome III, l’index des œuvres poétiques du duc de Wenceslas.