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Froissart et Wenceslas

1382, 25 juillet. — A messire Jehan Froissart, curet de Lestinnez ou Mont, pour i livre qu’il fist pour Monseigneur, payet a lui pour sen salaire, au command Monseigneur, par ses lettrez données le xxve jour de jullé, l’an iiiixx ii : x frans ; valent xii lb. x s.[1].


Mais Froissart faisait bonne chère et les taverniers d’Estinnes recueillirent la meilleure partie du revenu de sa cure et des sommes qu’il recevait du duc de Brabant. Lui-même le confesse :


Et les tavreniers de Lestines
En ont bien eü cinq cents francs[2].


Seize mois après la date du dernier des articles qu’on vient de lire, Wenceslas mourait. Ce fut le signal d’un nouveau changement dans l’existence de Froissart. À l’âge de quarante-six ans, il quitta

  1. Pinchart, Revue trimestrielle, XIIIe volume, p. 60, note 79 (où salaire est imprimé à tort solaire). Cf. Kervyn, Froissart, p. 129, note 2 ; le même, Étude sur la vie de Froissart, p. 286, note 1. Les comptes de la prévôté de Binche, auxquels Pinchart et Kervyn de Lettenhove ont emprunté la plupart des textes qui précèdent, font aussi mention en 1372 d’un « Jehan Froissart », qui empruntait alors de l’argent aux Lombards et dont la situation financière semble avoir été assez embarrassée (Kervyn de Lettenhove, Étude sur la vie de Froissart, p. 241); mais le nom de Jean était des plus répandus et nous ne pensons pas qu’il convienne d’identifier, comme on l’a fait, ce Jean Froissart avec le chroniqueur. Ce peut être tout aussi bien un membre de cette famille Froissart qu’on trouve établie à Estinnes au xive siècle, et à laquelle appartenaient Henri Froissart et Évrard Froissart (Ibidem, p. 238, note 2).
  2. Œuvres de Froissart, édition de l’Académie royale de Belgique, t. III des Poésies, t. III, p. 226 (vers 208–209 du Dit du Florin).