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v
Introduction

on ne savait rien de plus de Meliador et c’était tout à fait gratuitement que Dinaux[1] désignait ce roman comme le livre offert par Froissart, lors de son dernier voyage en Angleterre, au roi Richard II[2].

La découverte que nous fîmes en 1891 de quatre fragments de cet ouvrage dans la reliure de deux registres des Archives nationales permit alors de constater que Meliador était un poème de la Table-Ronde et vraisemblablement le plus moderne des poèmes de ce cycle, car M. Gaston Paris signalait récemment comme tel Escanor, de Girard d’Amiens, composé un siècle auparavant, vers l’an 1280[3].

    manuscrit en question, comprenant 250 feuillets environ, présentait une disposition sensiblement analogue à celle des deux manuscrits aujourd’hui connus.

  1. Les trouvères brabançons, hainuyers, etc., p. 153.
  2. L’affirmation de Dinaux est tout à fait contraire à l’assertion de Froissart, dont nous croyons utile de reproduire les paroles même : « Et avoie de pourveance fait escripre, grosser et enluminer et fait recueillier tous les traittiés amoureux et de moralité que, ou terme de XXXIIII ans, je avoie par la grace de Dieu et d’Amours fais et compilés… Et voult veoir le roy le livre que je luy avoie apporté. Si le vey en sa chambre, car tout pourveü je l’avoie, et luy mis sus son lit. Il l’ouvry et regarda ens, et luy pleut tres grandement, et bien plaire luy devoit, car il estoit enluminé, escript et historié, et couvert de vermeil velours à dix clous attachiés d’argent dorés et roses d’or ou milieu, a deux grans frumaus dorés et richement ouvrés ou milieu de roses d’or. Adont me demanda le roy de quoy il traittoit. Je luy dis : d’Amours. » (Œuvres de Froissart, édit. de l’Académie royale de Belgique, t. XV des Chroniques, pp. 141 et 167).
  3. Histoire littéraire de la France, t. XXXI, p. 153.