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POÉSIES

Car sans ce que nuls li aye
Ne nulle aussi, c’est bien m’entente,
Fors Amours qui le moet et tempte,
Souheda un souhet moult bel.
Ne sçai s’elle aura le chapiel ;
Mès le souhet je registrai
Où les aultres registre ai.

Le Souhet de Pités.

Je souhede qu’il fust tous jours ensi
Que dame euist de son servant merci,
Et avec ce le sens si grant en li
Que de cognoistre le vrai et le garni,
Le pourvéu, rameureus, le joli,
Et le peuist veoir ou coer parmi,
Par quoi le dou dou gracious otri
Ne fust bailliés
Fors à celui qui l’auroit desservi,
Et les malvais fuissent si asservi
Que de tous liens debouté et bani
Ou par raison vivent li resjoï ;
Et se peuïsse avoir si gai ami
Que je sceuisse et véisse de fi
Nulle n’euist le pareil dessus mi,
Par quoi plus liés
En fust mon coer et le plus renvoisiés,
Et mon ami fust si bien conseilliés
Si gracious et si appareilliés
À toutes gens qu’on me desist getiés