Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/113

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V


Toute une année s’écoula de la sorte. Du fond de la ville, je vis l’automne qui rougissait les arbres et verdissait les pâturages, et le jour où le collège se rouvrit, j’y ramenai comme à l’ordinaire un être agité, malheureux, une sorte d’esprit plié en deux, comme un fakir attristé qui s’examine.

Cette perpétuelle critique exercée sur moi-même, cet œil impitoyable, tantôt ami, tantôt ennemi, toujours gênant comme un témoin et soupçonneux comme un juge, cet état de permanente indiscrétion vis-à-vis des actes les plus ingénus d’un âge où d’habitude on s’observe peu, tout cela me jeta