Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DOMINIQUE


I


« Certainement je n’ai pas à me plaindre — me disait celui dont je rapporterai les confidences dans le récit très-simple et trop peu romanesque qu’on lira tout à l’heure — car, Dieu merci, je ne suis plus rien, à supposer que j’aie jamais été quelque chose, et je souhaite à beaucoup d’ambitieux de finir ainsi. J’ai trouvé la certitude et le repos, ce qui vaut mieux que toutes les hypothèses. Je me suis mis d’accord avec moi-même, ce qui est bien la plus grande victoire que nous puissions remporter sur l’impossible. Enfin, d’inutile à tous, je deviens utile à quelques-uns, et j’ai tiré de ma vie, qui ne pouvait rien donner de ce qu’on espé-