Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/274

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XIII


Pendant plusieurs jours, je pourrais dire pendant plusieurs mois, l’image offensée et si pleine d’angoisse de Madeleine me poursuivit comme un remords, et me fit cruellement expier mes fautes. Je ne cessai pas de voir briller ces larmes qu’un oubli de toute sagesse avait fait couler, et je demeurai comme prosterné, dans une obéissance hébétée, devant la douceur impérieuse de ce geste qui m’ordonnait à jamais de sceller des lèvres indiscrètes qui avaient failli lui faire tant de mal J’avais honte de moi. Je rachetai cette folle et coupable entreprise par un repentir sincère. Le lâche orgueil qui m’avait armé contre Madeleine et