Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/347

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d’un cas de conscience qui lui pesait. Rien qu’à le voir, je me sentis trembler.

« Je ne sais ce qui se passe à Nièvres, me dit-il ; mais tout y va mal.

— Madeleine ?… lui dis-je avec épouvante.

— Julie est malade, me dit-il, assez malade pour qu’on s’inquiète. Madeleine elle-même n’est pas bien. Je voudrais y aller, mais la situation ne serait pas tenable. Mon oncle m’écrit des lettres fort désolées.

— Et Madeleine ?… lui dis-je encore, comme s’il y avait un autre malheur qu’il me cachât.

— Je te répète que Madeleine est dans un triste état de santé. Au reste, cet état n’a point empiré depuis quelque temps, mais il continue.

— Olivier, que tu ailles à Nièvres ou non, j’y serai demain. Personne ne m’a chassé de la maison de Madeleine, je m’en suis éloigné volontairement. J’avais dit à Madeleine de m’écrire le jour où elle aurait besoin de moi ; elle a des motifs pour se taire, j’en ai pour courir à elle.

— Tu feras absolument ce que tu voudras. En pareil cas, j’agirai comme toi, sauf à m’en repentir, si le remède était pire que le mal.

— Adieu.

— Adieu. »