Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/385

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— Soit, dit-il, j’accepte le mot pour Mme de Bray, car ceci la regarde exclusivement. »

En ce moment même, Mme de Bray ramenait ses enfants essoufflés et tout en nage. Il y eut un instant de complet silence pendant lequel, comme à la fin d’une symphonie qui expire en d’infiniment petits accords, on n’entendit plus que le chuchotement des merles branchés qui jasaient encore, mais ne riaient plus.

Très-peu de jours après cette conversation, qui m’avait fait pénétrer dans l’intimité d’un esprit dont la plus réelle originalité était d’avoir strictement suivi la maxime ancienne de se connaître soi-même, une chaise de poste s’arrêta dans la cour des Trembles.

Il en descendit un homme à cheveux rares, gris et coupés court, petit, nerveux, avec tout l’extérieur, la physionomie, l’assiette et la précision d’un homme peu ordinaire et préoccupé d’affaires graves, même en voyage ; parfaitement mis d’ailleurs, et là encore on pouvait définir des habitudes élevées de situation, de monde et de rang. Il examina vivement ce qu’on apercevait du château, la tonnelle, un coin du parc ; il leva les yeux vers