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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

repos aux barbares, qui furent pendant toute la nuit sur leurs gardes et en observation ; puis à obliger les Grecs, dont les forces étaient entières, à combattre avec les barbares, fatigués de leur veille, dans un lieu étroit, comme il le désirait, où Xerxès ne pouvait tirer avantage des nombreux vaisseaux qui faisaient sa force.


III. De l’ordre de bataille.

1. Cn. Scipion, prêt à en venir aux mains avec Hannon, devant Intibili, en Espagne, s’aperçut que l’armée carthaginoise était rangée de manière que l’aile droite se composait d’Espagnols, soldats vigoureux, mais étrangers à la cause qu’ils défendaient, tandis qu’à la gauche étaient les Africains, hommes moins robustes, mais d’un courage plus ferme. Il ramena en arrière son aile gauche ; puis avec la droite, où se trouvaient ses meilleures troupes, il attaqua obliquement l’ennemi, et quand il eut défait et mis en fuite les Africains, il obligea facilement les Espagnols, qui s’étaient tenus en arrière comme spectateurs, à capituler.

2. Philippe, roi de Macédoine, faisant la guerre aux Illyriens, et s’étant aperçu qu’ils avaient réuni leurs meilleurs soldats au centre de leur armée, et que les ailes étaient plus faibles, plaça à sa droite l’élite de ses troupes, fondit sur l’aile gauche des ennemis, jeta le désordre dans toute leur armée, et remporta la victoire.

3. Pamménès, de Thèbes, ayant observé l’armée des Perses, dont l’aile droite était composée de leurs troupes les plus vigoureuses, rangea la sienne de la même manière, en mettant à droite toute sa cavalerie avec l’élite de l’infanterie, et en opposant aux meilleurs soldats de l’ennemi les plus faibles des siens, auxquels il donna

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