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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

forêt ; puis, le lendemain, il leur fit préparer un festin somptueux, et leur demanda laquelle de ces deux journées ils préféraient. Tous s’étant prononcés pour le plaisir présent : « Eh bien, dit-il, c’est par la première des deux conditions que vous parviendrez à celle-ci ; car vous ne pouvez être libres et heureux qu’après avoir vaincu les Mèdes. » Ce fut ainsi qu’il leur inspira le désir de combattre.

20. L. Sylla, devant livrer bataille, près du Pirée, à Archelaüs, général de Mithridate, et voyant que ses troupes manquaient d’ardeur, les contraignit, en les fatiguant par des travaux, à demander elles-mêmes le signal du combat.

21. Fabius Maximus, qui craignait que ses soldats ne combattissent pas avec assez d’ardeur, dans l’espoir de trouver un refuge sur leurs vaisseaux, y fît mettre le feu avant d’engager l’action.


XII. Rassurer les soldats, quand ils sont intimidés par de mauvais présages.

1. Scipion, arrivant d’Italie en Afrique avec son armée, tomba au sortir de son vaisseau, et, voyant ses soldats effrayés de cet événement, sut, par son courage et sa présence d’esprit, trouver dans cette circonstance un motif d’exhortation : « Soldats, s’écria-t-il, réjouissez-vous : je tiens sous moi l’Afrique ! »

2. C. César, étant tombé au moment où il montait sur son navire, s’écria : « Ô terre, ma mère, je te tiens ! » voulant faire entendre par là qu’il reviendrait dans ce pays dont il s’éloignait.

3. Le consul T. Sempronius Gracchus s’avançait en bataille contre les Picentins, lorsqu’un tremblement de