Page:Furetiere - Dictionnaire, 1690, T02, E-H.djvu/423

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GOU. GOV.

Gourmer, se dit aussi pour, Attacher la gourmette à un cheval. Gourmer un cheval.

Gourmet, ette s. m. & f. qui sçait bien essayer, tâter le vin, qui connoît s’il est bon & de garde. Les Tonneliers sont des gourmets sur l’étape. Cette Taverniere est bonne gourmette.

Gourmette, s. f . Petite chaînette de fer qui est attachée au haut des branches de la bride par un trou qu’on nomme l’oeil, & qu’on place sous la barbe du cheval en l’attachant de l’autre côté. Les mords à la Turque ont un anneau qui sert de gourmette. Les bridons n’ont point de gourmette. On dit, donner un saut à la gourmette, c’est-à -dire, accourcir la gourmette, en la retortillant pour faire passer une de ses esses, ou doubles mailles, sur les autres.

Gourmettes. Terme de Marine , sont des valets du navire qui servent à toute sorte de travail tant dedans que dehors, spécialement à nettoyer le vaisseau, à tirer à la pompe, à haler sur les cordes, sans aller au gouvernail ni en haut.

Sur les rivières on appelle Gourmette, le garde que les Marchands mettent fur des bateaux pour la conservation de leurs marchandises : ce qui leur est permis par les Ordonnances de la ville.

Gournables, gournabler. Voyez Gornables.

Goussaut, gournabler. adj. masc. Terme de Manège. C’est une épithète qu’on donne à un cheval court de reins, qui a l’encolure épaisse & charnue, & les épaules grosses. Les chevaux goussauts sont bons pour faire des limonniers.

GOUSSE, f. f . Enveloppe qui couvre plusieurs espèces de légumes, comme pois, fèves , vesie , &c. On dit auffi , une gousse d’ail ; pour dire , une partie ou un rejetton de Poignon. GOUSSES, se dit auffi en Architectures de certaines moulures ôc ornemens qui sont au chapiteau Ionique. H y en a trois à chaque volute qui sortent d’une même tige : ce sont des espèces d’écosses de fèves. GOUSSET, f. m. qui signifie Paisselle, ôc la mauvaise odeur qui en sort : d’où vient qu’on dit communément, Sentir le gousset ; pour dire, Sentir mauvais, à cause des mauvaises humeurs corrompues qui sortent par cette partie quand elle est échauffée. GOUSSET , est auffi une piece de toile en Iosengc, qu’on met à une chemise à Pendroit qui touche Paisselle. G o u s s ET , est auffi une piece de Parmure.d’un Gendarme qui se met sous Paisselle, faite en équerre, qui a une branche ouverte , Ôcplus courte que l’autre. Elle sert quelquefois de meuble fur un Ecu. GOUSSET, signifie auffi, une petite bourse qu’on attache à présent au haut de chausse, ôc qu’on mettoit autrefois iètís Taisseíle, comme font encore aujourd’huy les païsans. Cet écolier a toujours le goussetgarni. GOUSSET , en termes de Charpenterie, est une piece de bois échancrée qu’on attache contre une muraille pour soutenir quelque autre piece de bois. Les goussets de charpenterie ont d’ordinaire trois pieds de long, ôc dix pouces fur dix d’équarrissage, ôc sont attachez avec des chevilles. Gou s SET , se dit auffi d’une efpece de petite console de menuiserie servant à soutenir des tablettes, ôc autres choses de cette nature. On appelle auffi ses goussets d’un mînot, plusieurs petites pièces de fer de tôle également espacées fur le fond d’un minot pour le tenir ferme : ce qui sc dit chez les artisans de plusieurs ouvrages semblables. GOUSSET, enfermes de Marine, est un morceau de bois, au bout duquel il y a deux tourillons qui entrent dans deux barotins au deuxjéme pont du vaisseau. Il est percé dans le milieu pour laisser passer Ia barre du gouvernail qui fait tourner ôc arrêter le timon. Go us SET, est encore un petit siège garni qu’on met à la portière d’un carrosse pour asseoir quelque survenant à qui on véut donner place. GOUSSET, en termes de Bkson , est une piece ifre^uliere faite en façon de pupitre, qui prend en haut des deux angles du chef de PEcu, ôc après avoir continué quelque temps ces angles inclinez, il forme un pal qui se termine à ia pointe, ôc imite en quelque façon Je goussetd’Architecture. GOUST,òuGOUT. f.m. C’estdescinqscns de nature celui par lequel on discerne lés saveurs. Les goûts font differens. 11 est bon d’avoir le goût exquismais il n’en faut pas faire fa principale volupté. M. Sc’ On dispute sur Porgane du goût, s’il réside fur la langue, ou au palais de la bouche. On appelle un goût dépravé, celui qui est contraire au goût ordinaire des autres hommes, tel que celui des femmes grosses. Gou ST , signifie auffi , Pappetit, Penvie qu’on a de boire, ôc de manger. Quand un malade commence à entier en goût, c’est bon signe. GOUST, signifie auffi, la qualité de la chose qu’on goûte. Les sauces de trop haut goût sont nuisibles à la santé. Ce vin sent ungowr de terroir, un goût de fut. GOUST , sc dit figurément en Morale des jugemens, du choix, ôc du discernement de l’esprit. Les manières de cet homme-là sont au^owr de tout lé mpnde. Cet esprit a le goût fin. Le^flHf de Paris s’est trouvé conforme nugoût d’Athènes. R AC. Lebongowf en matière d’esprit est une harmonie, ou un accord de l’esprit avec la raison, M. Sc. Le bonjour-est un sentiment naturel qui tient àl’ame : c’est une efpece d’instinct de la droite raison. Bou. Le goût est un sentiment qu’on ne sçauroit apprendre, ni enseigner : il faut qu’il soit né avec nous. Ainsi il ne faut pas traitter de haut en bas ceux au ne Pont point : on n’a pas de pièces en main pour convaincre qu’ilsont tort. ST. Ev. Le bon goût ne vient que d’une connoissance exquise, ôc juste à bien juger du bien, ôc du mal, pour toute sorte de bienséance, & d’agrémens

onne

Pacquiert qu’avec beaucoup de soins, ôc de reflexions. LE CH. DE M. Lebpn^wf d’Horace coníìstoit principalement à trouver ridicule celui des autres. ST . Ev. II y a beaucoup plus de viva-cité que de^oKt parmi les hommes : il y en a peu dont l’esprit soit accompagné d’un goût sûr, ôc d’une critique judicieuse. LA BR. Le bon£(i«r vient plus du jugement , que del’esprit. LAR o cH. Une vueintérieure de Dieu lui ôtoit tout le goût des plaisirs du siécle. FL. Un esprit sain, puise à la Cour le^oat de la solitude , ôc de la retraitte. L A B R. On ne méprise quelquefois les Modernes que pour faire comprendre qu’on alebongoáí de Pantiquité. BELL . Les mauvaisAuteurs gâtent le goût du public, en l’accoutumant à des choses fades , Ôc insipides. LA BR. On ne sçauroit avoir segoût trop délicat pour remarquer les vrais, ou les faux ag ! émeus, ôc ne s’y point tromper. LECH. n F. M. II n’est rien de plus rare que ce discernement exquis , .. ôt ce goût rafiné de Pâme pour fa véritable nourriture. A B . D E S. R. Nous n’avons point de gok sp1" rituel, pour discerner sûrement les bons alimens d’avec les mauvais. Nie. GOUST, signifie, Sentiment, plaisir. La raillerie rend îa conversation moins fade ; c’est une pointe qui en re- levé, Ôc qui en rehausse le£o«f. O E . M. Les adyersitez épurent nos désirs, ÔCnous font perdre le gotít

monde. M. D E M. Ses amis le voyoient avec assiduité» ôc avec^oâf. BI -LL. GOUST, sc dit auffi des bâtimens, des statues, destableaux , ôc de tout ce qui est bien inventé, & D’en’ !/