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souvenirs d’une actrice.

les bras de ses enfants. Les soldats se précipitaient pour la frapper.

— Je n’y puis rien, répond l’officier en s’éloignant.

Cette cruelle réponse redoubla l’audace et la fureur de ces misérables. Il faut tirer le rideau sur de semblables événements.

Je partis pour Anvers, où il s’en préparait d’autres, qui n’étaient pas plus rassurant. Il y avait dans la citadelle, qui domine la ville, une très forte garnison ; tous les proscrits s’y étaient renfermés. On commençait à y manquer de vivres, et cette garnison menaçait de tirer à boulets rouges, si on ne laissait passer des secours. À chaque instant on placardait des écrite sur les arbres de la promenade, sur les murailles des maisons, et avec une longue-vue il était facile de s’apercevoir qu’ils se disposaient à exécuter leur menace. Comme il était dangereux de les réduire à la dernière extrémité, on laissa donc entrer des provisions ; et je profitai de l’ouverture de cette porte pour sortir de la ville. Je pris la barque de Bruges pour aller à Bruxelles. Ce charmant petit voyage, le