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souvenirs d’une actrice.

berté de tout jouer, mais les élèves devaient représenter plus particulièrement des traductions italiennes ; spéculation assez heureuse, attendu que l’opéra-buffa était en grande faveur et que fort peu de personnes entendaient à cette époque l’italien. On venait à notre théâtre pour comprendre les ouvrages que l’on représentait à la salle de Monsieur aux Tuileries, qui fut le premier théâtre où parurent les chanteurs italiens.

Comme nous devions jouer les traductions, on nous avait donné la facilité d’assister aux répétitions des ouvrages nouveaux ; cela nous formait le goût, car il y avait d’excellents chanteurs, Mengozzi, Viganoni, Nozzari, mesdames Baletti et Morichelli, et puis Raffanelli, ce délicieux acteur qui a laissé une réputation dont on se souvient encore et qui était si comique sans charge, si admirable dans le Matrimonio Secreto et dans Bartholo du Barbier de Séville. Préville qui l’entendait vanter, voulut le voir dans ce rôle dont il pouvait apprécier les moindres détails.

À la scène où il ouvre la fenêtre : « cette jalousie