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souvenirs d’une actrice.

comme je l’ai déjà dit, par MM. Gaillard et Dorfeuil. Mademoiselle Fiat avait quitté ce théâtre après la mort de Bordier. Ce fut une perte. La femme de M. Monvel qui avait débuté n’avait pas réussi. Mademoiselle Saint-Per était malade ; ce fut donc moi à qui l’on fit jouer la soubrette, dans la reprise de Guerre ouverte. Ce n’était pas une petite tâche que de remplir ce rôle, établi par mademoiselle Fiat avec un rare talent. Aussi, ce fut encore au chant que je demandai un soutien. L’auteur me permit de placer une romance à la scène de la fenêtre. Cette romance assura mon succès. Ces applications  :

« Il y a dans la rue un amateur qui t’applaudit. Puisqu’on a du plaisir à t’entendre, il faut en chanter un second. »

furent saisies avec empressement. Dès ce jour, je fus la prima dona du théâtre, et M. Ducis me fit chanter dans Othello la romance du Saule, dans la coulisse, pour mademoiselle Desgarcins. Aussi dans le prologue de la réunion des deux théâtres, Dugazon ne manqua pas de me dire :