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souvenirs d’une actrice.

Mon honneur et votre sagesse.
Ah ! à vous approuvez mon dessein,
Ouvrez ces doigts charmants, laissez tomber la rose
Que vous tenez à votre main.
Ce signal à l’instant dispose
De nos deux cœurs et fixe mon destin.
Tombez, tombez, rose charmante,
Tombez aux pieds de mon vainqueur,
Devenez l’organe du cœur,
Devenez pour nous éloquente ;
Et que la plus charmante fleur,
De la beauté la plus charmante,
De la flamme la plus ardente,
Soit l’interprète, etc., etc.


Il sollicite la belle Clémentine assez longtemps pour que le quart-d’heure s’écoule ; la rose tombe et elle disparaît. Fabio trouve qu’un beau cheval pour une rose est un excellent marché ; Octavio lui laisse la montre enrichie de diamants, et Fabio s’écrie :

Ah ! grand Dieu ! qu’il est magnifique !

Il faut savoir, maintenant, comment cet opéra contribua au mariage de Fabre d’Églantine.

Il était dans une ville du Languedoc, où il jouait les rôles de Molé et de Larive, assez médiocrement, dit-on ; il rêvait déjà poésie et littérature, où il devait mieux réussir que dans la comédie. Il eût été