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souvenirs d’une actrice.

attaquée dans sa maison par les compagnies de Jésus et les chauffeurs. Elle se jeta à leurs pieds pour les conjurer d’épargner sa fille, jeune enfant de cinq à six ans. Ces brigands enfermèrent les femmes, ainsi que les domestiques dans une cave, et pendant ce temps dévalisèrent la maison. Après leur départ, les cris de ces malheureuses ayant attiré les paysans du voisinage, elles furent délivrées, mais mademoiselle Desgarcins avait éprouvé une telle commotion par la frayeur et la crainte de voir égorger son enfant devant elle, que sa tête en fut dérangée. Elle avait des crises nerveuses qui lui faisaient voir sans cesse les brigands. Elle leur parlait, les implorait ; c’était un spectacle déchirant.

Je ne puis terminer les portraits des artistes sans parler des demoiselles Sainval qui jouissaient d’une égale réputation, quoique dans un genre différent. L’aînée, dans les rôles de reine, avait un talent remarquable, d’après ce que j’en ai entendu dire aux acteurs qui l’avaient connue dans le temps le plus brillant de sa carrière, mais sa diction était em-