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souvenirs d’une actrice.

sillade, des dangers de toute espèce, dans l’espoir d’apprendre quelque chose. Une personne que Sophie me nomma lui avait dit que son mari et le mien avaient failli être massacrés par le peuple pour avoir voulu sauver des Suisses ; mais qu’il était arrivé du renfort, et qu’ils étaient parvenus à enfermer ces malheureux Suisses dans l’écurie d’une maison du Faubourg-Saint-Honoré, où ils les gardaient avec ceux qui étaient venus à leur aide, ayant dit au peuple qu’ils en répondaient. La foule s’était enfin portée ailleurs ; nous ne sûmes rien de plus sur eux de tout le jour.

Mon père montait de temps en temps ; je le vis arriver vers trois heures avec un nommé Molin, avocat, de notre connaissance, homme de beaucoup d’esprit, qui travaillait aux Actes des Apôtres. Ce n’était pas une recommandation dans ce moment ; il était avec M. Coupigny[1], que je connaissais peu

  1. Pendant près de vingt ans que j’ai rencontré M. Coupigny à différentes époques, jusqu’à celle de sa mort, il n’avait changé ni de figure ni de tournure ; il semblait ne s’être pas décoiffé ni déshabillé depuis la première fois que je l’avais vu.