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souvenirs d’une actrice.

Aussi je passerai rapidement sur ces horribles époques, je dirai seulement que M. de Sercilly et M. D…, que ces pauvres femmes avaient sauvés du danger, au péril de leur vie, se trouvaient alors à Sainte-Pélagie. N’étant point sortie de chez moi, je ne savais aucun détail précis. Quelques jours après, je priai mon mari de s’en informer, autant qu’on pouvait le faire cependant sans se compromettre. On lui dit que M. D… avait été vu parmi les morts ; un garde national assura qu’il l’avait reconnu. Lorsqu’on put aborder les prisons, cette jeune dame, qui n’avait encore aucune certitude qu’il eût été arrêté, vint me supplier d’y aller avec elle. On lui avait donné des nouvelles directes de M. de Sercilly qui était à Sainte-Pélagie, et elle espérait avoir de lui quelques éclaircissements. Nous nous assurâmes d’abord de la possibilité d’entrer dans cette prison, et nous nous hasardâmes enfin à demander M. de Sercilly. Il vint dans une cour où l’on nous avait permis de l’attendre ; il nous fit un horrible récit de ce qu’il avait vu et souffert dans ces affreuses journées, puis il ajouta :