Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
souvenirs d’une actrice.

pelait un escalier, et nous introduisit dans une soupente qu’elle décorait du nom de chambre ; elle me montra ensuite un lit n’ayant qu’un matelas de paille, et fut chercher deux draps de grosse toile grise ; il y avait dans cette soupente une cheminée énorme tout à fait moyen-âge, une table boiteuse et deux chaises dépaillées.

— Ne pourrais-je, lui dis-je, avoir du feu et une lampe de nuit ?

— Je vais vous apporter un fagot ; mais nous n’avons pas d’autre lampe que celle de notre cuisine.

— Eh bien ! alors, une chandelle.

— Pardi ! vous n’en avez pas besoin pour dormir.

Je comptais bien ne pas me coucher ni même me déshabiller. J’enveloppai ma fille dans la couverture et la posai sur le lit ; pendant ce temps elle chantait. Mon Dieu ! me disais-je, s’ils me tuaient, que feraient-ils de cette pauvre enfant ?

L’hôtesse remonta pour me demander si je voulais manger ; je n’en avais pas grande envie ; cependant je lui dis de m’apporter quelque chose. L’en-