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souvenirs d’une actrice.

tit billet. L’on aurait pu la comparer à madame de Sévigné, écrivant dans notre siècle. Mais une de ses qualités les plus précieuses, c’était son âme ardente pour ses amis. Elle s’exposait, pour eux, dans un temps où les vertus étaient des crimes. Combien de fois ne l’a-t-on pas vue, elle si indolente pour son propre compte, courir tout Paris pour servir des proscrits ? Elle était souvent fort mal accueillie dans les bureaux, car les amis d’hier n’étaient quelquefois plus ceux d’aujourd’hui ; mais elle ne se rebutait pas, et sa persévérance finissait par obtenir ce qu’elle avait sollicité. Enfin, c’était un de ces êtres trop rares sur la terre, et dont il faut honorer la mémoire, lorsqu’on a eu le bonheur de les y rencontrer[1].

  1. Dans un ouvrage qui a paru il y a deux ans, voici comme on s’exprime sur cette femme intéressante, après avoir parlé long-temps de Talma :

    « Une femme spirituelle et riche vint combler le déficit, apportant au grand acteur quarante mille livres de rente. Cette affaire s’arrangea chez madamoiselle Contat ; je dis affaire, car l’aimable prétendue avait au moins vingt ans de plus que son mari. » Il y a là une grande erreur de date, qu’il est facile de rectifier, pour l’honneur même de Talma ; car, s’il eût épousé à vingt-huit ans, une femme de cinquante ans, parce qu’elle