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souvenirs d’une actrice.

Assemblée constituante qui en comptait un si grand nombre.

Lorsque les événements politiques prirent une tournure qui n’était plus dans les opinions du comte, il quitta la France pour aller en Suisse. Ce fut à Lausanne qu’il épousa madame Saint-Huberty, mais son mariage ne fut déclaré qu’en 1797, après l’arrestation du comte à Trieste. C’est à l’occasion de ce mariage que madame Saint-Huberty reçut le cordon de l’Aigle-Noir, distinction qui n’avait encore été accordée qu’à mademoiselle Quinault[1].

  1. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans la correspondance de Grimm : « La fille du célèbre Quinault (l’auteur des poëmes de nos premiers opéras) était une femme célèbre, chez laquelle se réunissaient toutes les sommités de la noblesse de son temps ; elle portait le cordon de Saint-Michel, à raison d’un superbe motet qu’elle avait composé pour la chapelle de Marie Lesczinska. C’était la première femme à qui on eut donné le cordon noir, dont on a gratifié depuis madame Saint-Huberty. « La duchesse de Bouillon, la princesse de Soubise, le grand prieur d’Auvergne, le vidame de Vassé, le comte d’Estaing, le duc de Penthièvre (Petit-fils de Louis XIV), se rencontraient chez mademoiselle Quinault. Elle avait été chanteuse à l’Opéra ; son grand-père avait été anobli par le feu roi. Lors de sa mort, les premiers princes du sang envoyèrent leurs équipages et leurs premiers officiers à son enterrement. »