Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
souvenirs d’une actrice.

hison. Un émigré vénitien, espèce d’intrigant comme il s’en rencontre malheureusement trop souvent, gagna ce valet de chambre à force d’argent et de promesses ; Lorenzo lui remettait les lettres écrites et reçues par le comte[1], il les décachetait et gardait le dessus. Quelques jours avant l’événement, on avait remarqué que deux étrangers étaient venu chercher Lorenzo et l’avaient conduit dans un public house (espèce de café).

La famille était dans ce moment à Barnner-Tearace, habitation du comte, dans le comté de Surry. La veille du jour fatal, il reçut des dépêches scellées d’un cachet particulier, et qui nécessitaient son départ pour Londres. Tout fut disposé pour le lendemain matin. Lorenzo voyant que ses infidélités allaient être découvertes, frappa son maître de deux coups de poignard qui le renversèrent baigné dans son sang sur les marches de l’escalier ; mais craignant qu’il ne respirât encore, il remonta pour prendre un pistolet afin de l’achever, et courut à la com-

  1. Après la mort de ce domestique, on a trouvé les enveloppes qu’il avait cachées dans sa malle.