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souvenirs d’une actrice.

À la même.
« Madame,

« Un nouvel arrivé (car il n’a nullement l’air d’un nouveau débarqué), vient d’égayer un peu nos languissantes soirées. C’est M. de Rolin de Savoie[1], avocat-général au parlement de Grenoble ; il a de l’esprit, de cet esprit qui vous plaît et qui n’est pas celui de tout le monde. Il donne un tour original à tout ce qu’il dit. Il faut que je vous raconte notre première entrevue, afin que vous fassiez plus promptement connaissance avec lui. C’était non pas dans les horreurs d’une profonde nuit, mais à la noce de M. le comte de Lacase[2], ou pour mieux dire, à ses fiançailles ; il vient, comme vous le savez, d’épouser sa maîtresse, par respect pour les mœurs. Il s’était cru obligé, ainsi que le M. de Moncade de l’École des bourgeois, d’inviter toute la parenté de cette petite grisette, et il aurait pu nous dire : « C’est

  1. Beau-Frère de Casimir-Perrier.
  2. Parent du comte Jean Dubarry.