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156 LIVRE m. LA CITÉ.

Mais, poux* que l'on puisse entrer dans la ville et en sortir, le sillon est interrompu en quelques endroits; pour cela Ro- mulus a soulevé et porté le soc; ces intervalles s'appellent portas; ce sont les portes de la ville'.

Sur le sillon sacré ou un peu en arrière, s'élèvent ensuite les murailles; elles sont sacrées aussi'. Nul ne pourra y tou- cher, même pour les réparer, sans la permission des pontifes. Des deux côtés de cette muraille, un espace de quelques pas est donné à la religion; on l'ap pelle ppmœnttm; il n'est per- mis ni d'y faire passer la charrue ni d'y élever aucune con- struction'.

Telle a été, suivant une foule de témoignages anciens, la cérémonie de la fondation de Rome. Que si l'on demande com- ment le souvenir a pu s'en conserver jusqu'aux écrivains qui nous l'ont transmis, c'est que cette cérémonie était rappelée chaque année à la mémoire du peuple par une fête anniver- saire qu'on appelait le jour natal de Rome*. Cette fête a été célébrée dans toute l'antiquité", d'année en année, et le peuple

��i. Caton, cité par Servius : Urbem désignât aratro ; quétn Cato in Originilms dicit morem fuisse; condiiores enim civilatit lauru7n in dextra, vaccam itv- irinsecus jungebant ; el inciiicli rilu Sabino, id est, 'togai parle capui velali, parte succincli, tenebant siivam incurvam ul glebee oinnes inlrinsecus cade- rent ; el ita sulco ducto loca murorum designabant, aralrum suspendenlet circa loca portarum (Servius, ad vFn., V, 755).

2. Gicéron, De nat. deorum, III, 40 : mûri urbis quos vos, ponlifices, sanc- tos esse dicitis, diligentiusque urbem religione quam mœnibus cingitis. — Gaïus, II, 8 : Sancise quoque res, velut mun et portse, quodammodo dtvini j'u- ris sunt. — Digeste, I, 8, 8 : muros esse tanctoe ; ibid., il : S» quis violaverit tnuros, capite punilur,

3. Varron, V, 143 : Postea qui fiebal orbis, urbis principîum : .... post- mœrium dictum, quo urbana auspicia finiuntur. Cippi pomœrii stant cir- cum Romam. Tite-Live, I, 44 : pomarium.... locus quem in condendis urbi- bus quondam Elrusci certis lôrininis inauguralo consea^abant, ut neque in- teriore parte sedificia mcB7%ibus continuarentur ac exlrinsecus puri aliquid ab humano cuUu pateret soli.... Neque habilari neque arari fas est. — Aulu- Gelle, XIII, 14, donne la définition qu'il a trouvée dans les livres des au- gures : Pomœrium est locus intra agrum e/fatum per iotius urbis cirouitum pêne iriuros, règionibu» [religionibus] certis determinatus, qui facit finem ur- bani auspicii.

4. Plutarque, Romulus, 12 : xol Ti)v ^|iip» tmln^i àofrràÇoudi *Pui|taT(» f**'^^* TiîçicaTpiSoç ivojidÇovTtç. Pline, Hist. nat., XVIII, 66, 247 : XI Kalendas matas urbis. liomœ natalis. Cf. Corpui inêoript. toi., t. I, p. 340-341 : notait* dies urbis Romse.

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