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162 LPTRE m. LA CîTB.

Tout le monde sâil que Romulus était adoré, qu'il âVait un temple et des prêtres. Les sénateurs purent bien l'égorger, mais non pas le priver du culte auquel il avait droit comme fondateur'. Chaque ville adorait de même celui qui l'avai fondée ; Cécrops et Thésée, que l'on regardait comme ayan été successivement fondateurs d'Athènes, y avaient des temples Abdère faisait des sacrifices à son fondateur Timésios, Théra à Théras, Ténédos à Tênès, Délos à Anios, Cyrène à Baitos, ■ Milet à Nélée, Amphipolis à Hagnon*. Au temps de Pisistrate, un Miltiade alla fonder une colonie dans la Ghersonèse de Thrace ; cette colonie lui institua un culte après sa mort, a suivant l'usage ordinaire». Hiéron de Syracuse, ayant fondé la ville d'iEtna, y jouit dans la suite o du culte des fonda- teurs* ».

Il n'y avait rien «jui fût plus à cœur à une ville que le souvenir de sa fondation. Quand Pausanias visita la Grèce, au second siècle de notre ère, chaque ville put lui dire le nom de gon fondateur avec sa généalogie et les principaux faits de son existence. Go nom et ces faits ne pouvaient pas sortir de la mémoire, car ils faisaient partie de la religion, et ils étaient rappelés chaque année dans les cérémo ncs sacrées.

On a conservé le souvenir d'un grand nombre de poëmeB

��les hooneiirs religieux et les sacriflces qu'on inslitui pour Aratus après sa mort,

•l il ajoute û<rKip olcKrttjv ixi)jtuffK>.

1. Plutarque, Romuluê, 39. Denys, I!, 63 : xi* 'ISi|iviXoy tipoû xKtaaxtvj xa\, 6u- ci«i( iuTijffioiç Uali fc^alftcrtai. Ovide, Fctsteg, D, 47S-510. Cicéron, De rep., II, tO; I, 41. II n'est guère douteux que des hymnes s'aient été composés dès ce moment •n l'honneur du fondateur ; nous serions tenté de roir uu écho de ces vieux chants ëans quelques vers d'Enniuâ que cite Cicéron :

Siraul inter Sese sic memorant : Romule, Romule die, Qualem te patri» custodem Di genuerunt! pater, o genitor, o sanguen Dis oriundum, Tu produxisti nos intra lumiais oras.

a. Hérodote, I, IM. Pindare, Pyihiques, IV. Thucydide, V, il. Slrabon, XIV i. Cicéron, De nai. Deorum, lU, 18. Plutarque, Qxtett. grecqxte», 28. Pausanias, I, 34 ; UI, 1.

t. Hérodote, VI, 38. Diodor», XI, 78. Le culte dn fondateur paraît avoir existé aussi chez les Sabins : Sabini etiam regem «uum primxim Sangum rtttUenttU in D*oê (saiot AugsaUa, CM d» Di»u, XVin, 19).

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