Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

248 LIVRE m. LA CITÉ.

6e donnant la main. C'est ainsi qu'on a des médailles oh nou» voyons unis l'Apollon de Milet et le Génie de Smyrne, la Pallas des Sidéens etl'Artémisde Perge, l'Apollon d'Hiérapolia et l'Artémis d'Éphèse. Virgile, parlant d'une alliance entre la Thrace et les Troyens, montre les Pénates des deux peuples unis et associés^.

Ces coutumes bizarres répondaient parfaitement à l'idée que les anciens se faisaient des dieux. Gomme chaque cité avait les siens, il semblait naturel que ces dieux figurassent dans les combats et dans les traités. La guerre ou la paix entre deux villes était la guerre ou la paix entre deux religions. Lé droit des gens des anciens fut longtemps fondé sur ce prin- cipe. Quand les dieux étalent ennemis, il y avait guerre sans merci et sans règle ; dès qu'ils étaient amis, les hommes étaient liés entre eux et avaient le sentiment de devoirs réci- proques. Si l'on pouvait supposer que les divinités poliades de deux cités eussent quelque motif pour être alliées, c'était assez pour que les deux cités le fussent. La première ville avec laquelle Rome contracta amitié fut Caeré en Étrurie, et Tite- Live en dit la raison :" dans le désastre de l'invasion gauloise, les dieux romains avaient trouvé un asile à Gaeré ; ils avaient habité cette ville, ils y avaient été adorés; un lien sacré d'hos- pitalité s'était ainsi formé entre les dieux romains et la cité étrusque* ; dès lors la religion ne permettait pas que les deux villes fussent ennemies ; elles étaient alliées pour toujours.

��• CHAPITRE XVI.

&M oonlèdérations; les colonies.

!1 n'est pas douteux que l'esprit grec n'ait fait effort pour ifélever au-dessus du régime municipal ; de fort bonne heure, plusieurs cités se sont réunies en une sorte de fédération ; mais

1. Virgile, Enéide, m, 1» : sodique pmateê. Cf. Tit«-LiTe,L 4k ! deoê oonso- eiatos. 3. THe-UTe,Vt6». Anlu-Gelle.XVI,

�� �