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CHAP. XVII. LE romain; L ATHENIEN. 255

Par-dessus tous ces dieux, il doit encore un culte à ceux de ia cité. 11 y a dans Rome plus de dieux que de citoyens.

11 fait des sacrifices pour remercier les dieux; il en fait d'autres, et en plus grand nombre, pour apaiser leur colère. Un jour il figure dans une procession en dansant suivant un rhythme ancien au son de la flûte sacrée. Un autre jour il conduit des chars dans lesquels sont couchées les statues des divinités*. Une autrefois c'est un lectistemium: ; une table est dressée dans une rue et chargée de mets; sur des lits sont couchées les statues des dieux, et chaque Romain passe en s'inclinant, une couronne sur la tête et une branche de laurier à la main*.

Il a une fête pour les semailles, une pour la moisson, une pour la taille de la vigne. Avant que le blé soit venu en épi, il a fait plus de dix sacrifices et invoqué une dizaine de divinités particulières pour le succès de sa récolte. Il a surtout un grand nombre de fêtes pour les morts, parce qu'il a peur d'eux '.

Il ne sort jamais de chez lui sans regarder s'il ne paraît pas quelque oiseau de mauvais augure. 11 y a des mots qu'il n'ose prononcer de sa vie. Forme-t-il quelque désir, il inscrit son vœu sur une tablette qu'il dépose aux pieds de la statue d'un dieu*.

A tout moment il consulte les dieux et veut savoir leur vo- lonté. Il trouve toutes ses résolutions dans les entrailles des victimes, dans le vol des oiseaux, dans les avis de la foudre*. L'annonce d'une pluie de sarig ou d'un bœuf qui a parlé le trouble et le fait trembler; il ne sera tranquille que lors-

1. Sur la processioa des tensae, Toy. Tite-Live, V, 41; Su;étone, Votpasien, fe;

Festus, éd. Mûller, p. 364.

2. Tite-Live, XXXIV, 55; XL, 37; Pline, XXXII, 2, 10.

3. Phule, Amphitryon, il, 2, 145; Ovide [Fastes, V, 421 et suiv.) décrit les rites usités pourchasser les revenants; il faut se lever à minuit, traverser pieds nus la DiaisoD, faire claquer le doigt du milieu avec le pouce, se mettre dans la bouche des fèves noires et les jeter à terre en détournant la tète et en disant t V'oilà ce que je donne, par ces fèves je me rachète. » Les esprits ramassent let fèves tt satisfaits s'en vont. Tel est le rite antiquo,

4. Juvénal, Sat., X, 55. C'est ce dont nous trouvons encore It témoigni^ge Ikûâ les lab! elles de plorab trouvées à Delphes par M. Carapanos.

j Ci-«i<pu, Ue diiin., 1, 2 ; nihiL y.tblice tine auspiciiê neo domi nec mil-: .t» aert.6(i(ur. Valere-Muime, U, 2, I : apud anliquui, non $olum piilAicr, .< «i.i«« ftfxtiufim. ni>iU gerthaiur tin' utspicio priui aumpto.

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