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S96 LIVRE IV. LES RÉVOLUTIONS.

Elle ne le peut pas. Car toute assemblée romaine est présidé par un magistrat qui désigne l'objet du vote, et nul ne peut mettre en délibération un autre objet. Il y a plus : nul autre que le président, à cette époque, n'a le droit de parler. S'agit- - 1 d'une loi, les centuries ne peuvent voter que par oui ou par non> S'agit-il d'une élection, le président présente des can- didats, et nul ne peut voter que pour les candidats présentés. Dans le cas actuel, le président désigné par le Sénat est Lucrélius, l'un des conjurés. Il indique comme unique sujet de vole l'élection de deux consuls. II présente deux noms aux suffrages des centuries, ceux de Junius et de Tarquin CoUatin. Ces deux hommes sont nécessairement élus. Puis le Sénat ratifie l'élection, et enfin les augures la confirment au nom des dieux.

Cette révolution ne plut pas à tout le monde dans Rome. Beaucoup de plébéiens rejoignirent le roi et s'attachèrent à sa fortune*. En revanche, un riche patricien de la Sabine, le chef puissant d'une gens nombreuse, le fier Attus Clausus, trouva le nouveau gouvernement si conforme à ses vues qu'il vint s'établir à Rome.

Du reste, la royauté politique fut seule supprimée ; la royauté religieuse était sainte et devait durer. Aussi se hâta-t-on da nommer un roi, mais qui ne fut roi que pour les sacrifices, rex sacrorum. On prit toutes les précautions imaginables, afin que ce roi-prêtre n'abusât jamais du grand prestige que ses fonctions lui donnaient pour s'emparer de l'autorité.

��CHAPITRE IV.

L'aristocratie eoMyreme Im cités. ,

LA même révolution, sous des formes légèrement variées, s'était accomplie, à Athènes, à Sparte, à Rome, dans toutes les

1. Denys, V, 26, &3, &8, 59, 63, 64. Tite-LÎTe n'indique pas ces faits, mais il r fait allusion quand il dit que les patriciens furent obligea de faire des concesaiou a plèbe, inêênrire plebi (U, 31).

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