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898 LIYRB IV. LES RÉVOLUTION

et pratiquant dans une indépendance absolue son culte héré- ditaire'. La cité athénienne ne fut pendant quatre siècles que la confédération de ces puissants chefs de famille qui s'assem- blaient à certains jours pour la célébration du culte central ou pour la poursuite des intérêts communs.

On a souvent remarqué combien l'histoire est muette sur eetle longue période de l'existence d'Athènes et en général de 'existence des cités grecques. On s'est étonné qu'ayant gardé e souvenir de beaucoup d'événements du temps des anciens rois, elle n'en ait enregistré presque aucun du temps des gouvernements .aristocratiques.52"est sans doute qu'il se pro- ' duisit alors très-peu d'actes qui eussent un intérêt général. Le retour au régime patriarcal avait suspendu presque partout la vie nationale. Les hommes vivaient séparés et avaient peu d'intérêts communs. L'horizon de chacun était le petit groupe et la petite bourgade où il vivait à titre d'eupatride ou à titre de serviteur.

A Rome aussi, chacune des famlTtes platrîciennes vivait sur son domaine, entourée de ses clients. On venait à la ville pour les fêtes du dulte public ou pour les assemblées. Pendant les années qui suivirent l'expulsion des rois, le pouvoir de l'aris- tocratie fut absolu. Nul autre que le patricien ne pouvait remplir les fonctions sacerdotales dans la cité; c'était dans la caste sacrée qu'il fallait choisir exclusivement les vestales, les pontifes, les saliens, les flamines, les augures. Les seuls patriciens pouvaient être consuls; seuls ils composaieat }e Sénat. Si l'on ne supprima pas l'assemblée par centuries, où les plébéiens avaient accès, on regarda du moins l'assembiée par curies comme la seule qui fût légitime et sainte. Les cen- turies avaient en apparence l'élection des consuls; mais noua avons vu qu'elles ne pouvaient voter que sur les noms que les patriciens leur présentaient, et d'ailleurs leurs décisions étaient soumises à la triple ratification du Sénat, des curies et de» augures. Les seuls patriciens rendaient la justice et connais- saient les formules de la loi.

t. Thuerdid», 0,16*16.

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