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436 LIVRE V. LE RÉGIME MUNICIPAL DISPARAIT.

dotale, refusèrent de secourir Ips Véiens. La légende ajoult que dans cette guerre les Roa.ains enlevèrent un aruspice véien et se firent livrer des oracles qui leur assuraient la vic- toire; cette légende ne laisse-t-elle pas entrevoir que le prêtres étrusques ouvrirent la ville aux Romains?

ï^lus tard, lorsque Capoue se révolta contre Rome, on re- marqua que les chevaliers, c'est-à-dire le corps aristocratique, ne prirent pas part à cette insurrection '. En 313, les villes d'Ausona, de Sora, de Minturne, de Vescia furent livrées aux Romains par le parti aristocratique *. Lorsqu'on vit les Étrus- ques se coaliser contre Rome, c'est que le gouvernement popu- laire s'était établi chez eux -, une seule ville, celle d'Arrétium, refusa d'entrer dans cette coalition; c'est que l'aristocratio prévalait encore dans Arrétium '. Quand Annibal était en Italie, toutes les villes étaient agitées ; mais il ne s'agissait pas de l'indépendance; dans chaque ville l'aristocratie était pour Rome, .et la plèbe pour les Carthaginois*.

La manière dont Rome était gouvernée peut rendre compte de cette préférence constante que l'aristocratie avait pour elle. La série des révolutions s'y déroulait comme dans toutes les villes, mais plus lentement. En 509, quand les cités latines avaient déjà des tyrans, une réaction patricienne avait réussi dans Rome. La démocratie s'éleva ensuite, mais à la longue, avec beaucoup de mesure et de tempérament. Le gouverne- ment romain fut donc plus longtemps aristocratique qu'au- cun autre, et put être longtemps l'espoir du parti aristocra- tique.

Il est vrai que la démocratie finit par remporter dans Rome; mais, alors même, les procédés et ce qu'on pourrait appela les artifices du gouvernement restèrent aristocratiques. Dans les comices par centuries les voix éjpiient réparties d'après la richesse. Il n'en était pas tout à fait autrement des comices

1. Tite-LÏTe, VIII, u.

2. Tite-Live, IX, 24, 2S. ». Tite-Live, IX, 32 ; X. ».

4. Tito-LiTe, XXIU, 13, 14, 19; XXÎV, S : Unxu velut morbuê in9a$ereU om- me* IlaUa oiviiaie$, \a plOu ab optitJicUibut dits«tU%r«t, êmatvt Romanis («nmrtt, pUb* ad Pttno* rmn tr^mtt.

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